La pratique médicale japonaise du shinrin-yoku – peu dispendieuse et efficace – existe depuis bien longtemps. Mais plus particulièrement depuis 1980, 62 zones de l’archipel du Japon sont officiellement déclarées en tant que «base ou route thérapeutique». Des thérapeutes sont même spécialement formés afin d’accompagner les marcheurs dans leur promenade. Le shinrin-yoku commence à gagner en popularité dans les pays occidentaux, soit là où les gens sont encore plus en quête d’alternatives pour diminuer leur anxiété. Ce «bain de forêt» (shinrin: forêt et yoku: bain), consiste en une thérapie toute simple, mais essentielle, afin de se distancier du stress de la vie urbaine et du mal d’oxygène.
Les recherches d’experts en sylvothérapie (approche naturopathique qui repose sur l’idée d’un effet curatif de séjours en forêts sur diverses pathologies), entre autres celle du Dr Qing Li depuis 1982, ont prouvé que passer du temps au contact de la nature avait d’innombrables bénéfices sur notre santé mentale et physique.
Les bienfaits
Adopter l’habitude de prendre un «bain de forêt» provoque sans aucun doute la réduction du stress, la stimulation de l’énergie, l’amélioration de la concentration et de la mémoire, la perte de poids, l’abaissement du seuil de la douleur, le renforcement du système immunitaire via l’augmentation du nombre de cellules tueuses naturelles ainsi que l’accroît de la production de protéines contre le cancer. Les études ont démontré qu’après seulement 40 minutes de marche, les participants ont vu leur niveau de stress, leur rythme cardiaque et leur pression artérielle diminuer.
Peut-être n’en avez-vous pas encore pris conscience, mais un relâchement des épaules et de la mâchoire ainsi que l’approfondissement de votre respiration, se feront sentir automatiquement lorsque vous vous retrouvez dans ce véritable refuge qu’est la forêt.
Le shinrin-yoku permet un ressourcement instantané ainsi qu’un contact avec l’essentiel certain. C’est l’occasion de se recentrez-vous sur ses cinq sens pour apprécier les cadeaux de la nature, dont le pouvoir des arbres.
Cette rencontre avec la nature permet aussi l’apaisement rapide et presque immédiat de plusieurs symptômes, dont la réduction du taux de cortisol dans le sang soit l’hormone du stress ainsi qu’une diminution du taux de glucose pour les gens atteints de diabète. Plusieurs recherches tendent aussi à démontrer que le niveau d’agressivité d’un état dépressif diminuerait en nature.
Les traitements par sylvothérapie consistent à installer des personnes convalescentes ou malades (notamment les gens atteints de maladies pulmonaires) dans des forêts. Le principe de la sylvothérapie repose sur la possibilité de l’existence d’un traitement curatif permettant la guérison notamment via la respiration de phytocides émis par les arbres (terpénoïdes, pinènes, bornéol, linalol, limonènes, soit les molécules sécrétées pour se défendre contre les bactéries) ou autres principes actifs naturels présents dans les forêts (phytothérapie, aromathérapie et gemmothérapie forestières). Le biologiste russe, Boris Petrovich Tokin, émet aussi l’idée que les phytocides et les phytohormones permettraient également aux arbres de «communiquer» entre eux.
Concrètement, on fait comment?
Que ce soit en se promenant dans les bois, prenez le temps de vous connecter à l’environnement, en regardant la mousse sur les roches et les différentes variétés de champignons, en écoutant le silence, le souffle du vent ou le son d’un ruisseau, en touchant aux arbres, en croisant des animaux ou oiseaux, en ressentant la terre sous vos pieds et le bruit de vos pas, en inhalant les différents arômes de bois ou de feuilles, ou bien en fermant les yeux pour ressentir la chaleur du soleil sur sa peau.
Vous pourriez prendre une pause méditative dans un parc, afin de relaxer en pleine conscience et de focaliser sur ce fameux moment présent.
Certains exercices de consommation de shinrin-yoku, incluent aussi la consommation de plantes (recherche de jeunes feuilles, fruits, champignons, écorces et graines comestibles).
En éteignant toute distraction de nature technologie et parfois anxiogène, vous serez plus enclin à vous laisser guider par le sentiment de bien-être envahissant votre corps pour être au final en communion avec autre chose.
Faites entrer la forêt à la maison ou au chalet, en aménageant votre petit davantage de plantes d’intérieur, en vaporisant régulièrement des huiles essentielles, en allumant des bougies naturelles, en pratiquant le yoga, en prenant un bain ou en dégustant consciemment un repas.
Au travail, même à partir du chalet, abusez des plantes et des sons de la nature, faites des micropauses à l’extérieur, marchez pieds nus ou humez des odeurs végétales.
On aime:
Livre: Shinrin yoku – l’art et la science du bain de forêt
Auteur: Dr Qing Li
Éditeur: FIRST
Suite à l’introduction sur le rapport des Japonais à la forêt, la notion de Yûgen (le fait de ressentir intimement la beauté et le mystère de l’univers), le bouddhisme zen (dont les textes sont écrits dans le paysage), le shintoïsme (pour lequel les esprits font totalement partie de la nature), les kodama (divinités de la nature qui vivent dans les arbres), le hanami (l’observation les cerisiers en fleur) et le tsukimi (le concept qui consiste à admirer la lune), l’auteur met en avant les bienfaits des bains de forêt. Et bien plus.
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Organisme: Shinrin-Yoku Québec, qui organise des sorties en forêt
http://www.shinrin-yoku-quebec.org/
Invitez-vous à la nature, cette amie qui vous veut du bien, afin de retrouver un équilibre physique et psychologique!